Michel Haillard

 

Mercenaire-saltimbanque ­ c¹était il y a près de quinze ans ­, Michel Haillard s'est pris au jeu du mobilier d¹art, par instinct. Atypique et décalé, l'artiste s'est fait connaître comme le fils prodige d¹un courant anti-académique, responsable d'une œuvre hors norme, à la fois élitiste et populaire, mêlant deux aspects antagonistes, quoique complémentaires : l'indigène et le civilisé. Son travail reflète son goût pour la magie des formes extra-occidentales et le clinquant du patrimoine circassien. Un mobilier-règne animal, plus qu'un mobilier-trophée de chasse. Ce qui frappe dans cet ensemble, ces meubles véritablement incarnés, ces pièces
d'art aussi sensibles que mirifiques et parées des matériaux parmi les plus anciens du monde vivant, c¹est avant tout l'intensité plastique, ce choc physionomique des formes et de leurs croisements insensés. Guérisseur mystique capable d'hybrider n¹importe quel corps animal, Michel Haillard excelle désormais, dans cet art dit « sauvage » qui se situe à mi-chemin entre l'« imaginer-créer » et l¹« exorcisme décoratif ».
Son travail reconnu par de nombreux collectionneurs internationaux est régulièrement exposé par Daniel Goldmann dans sa galerie Omagh, à Paris depuis une dizaine d'années.