Sous la direction de Marcel Dorigny, Max Jean Zins et autres
Ecrivain(s)
Résumé
Regards croisés: Europe, Afrique, Amériques.
Alors que la mémoire de la traite négrière et de l'esclavage est devenue objet de grandes controverses au sein de la société française au point de provoquer débats dans les médias et formation de « commissions » de toutes natures – gouvernementale, comme celle pilotée par André Kaspi ou parlementaire, comme celle créée au printemps 2008 par le président de l'Assemblée nationale – pour réfléchir aux supposés méfaits de « l'abus de mémoire », il a paru indispensable de fournir à un large public une information historique solidement fondée sur ces questions trop souvent occultées.
L'ouvrage publié par les Éditions Cercle d'Art réunit les textes présentés à l'occasion de la rencontre organisée à Dakar et à Gorée (l'île aux Esclaves) à la fin de l'année 2007. Cette conférence internationale, organisée à l'initiative de l'ADEN, Association des descendants d'esclaves noirs et de leurs amis, avait pour objectif principal de croiser les regards portés sur la traite négrière et l'esclavage de part et d'autre des trois faces du fameux triangle qui a lié entre elles les côtes d'Europe, les côtes d'Afrique et celles des Amériques.
Ainsi se sont trouvés confrontés les regards de ceux qui venaient des pays organisateurs du commerce des esclaves, de ceux issus des pays fournisseurs de captifs et, enfin, des destinataires du terrible voyage à travers l'Océan, descendants d'esclaves ou de colons.
Très abondamment illustré de plus de 120 œuvres d'art, y compris des plus contemporaines, et de documents historiques, cet ouvrage propose des analyses neuves du vaste phénomène négrier et esclavagiste qui a transporté en un peu plus de trois siècles plus de 12 millions d'Africains aux Amériques et dans les îles de l'océan Indien. Le monde contemporain, métissé et mêlé, est en grande partie le fruit de ces immenses migrations humaines imposées par l'Europe alors en pleine expansion aux peuples d'Afrique pour remplacer les populations amérindiennes décimées sous le choc frontal des conquérants.
Traites, esclavages, résistances, abolitions, mémoire et enseignement forment la trame du livre proposé au au public. Il ne s'agit pas d'un imposant volume de plus sur un sujet souvent considéré comme austère, mais d'une série d'analyses aiguës, confrontées aux débats actuels de notre société qui a encore les plus grandes difficultés à intégrer la connaissance et la mémoire de l'esclavage dans son histoire nationale, allant jusqu'à la refouler dans une « mémoire communautaire », voire « ethnique ».