Bernard Vasseur
Ecrivain(s)
Artiste(s)
Résumé
Né en 1932, à Olafsvik, dans le nord-ouest de l'Islande, va devenir l'un des peintres les plus célèbres, mondialement .
Ėlève à l'École des Beaux-Arts de Reykjavik, Gundmundur Gundmunsson (né en 1932) connu aujourd'hui sous le pseudonyme d'Erró en sort à vingt ans avec le titre de professeur. Il entreprend peu après des voyages en Norvège, Allemagne, Espagne, Italie, qui le conduiront finalement à se fixer en France, à Paris, en 1958.
Son travail y sera bientôt révélé dans le cadre de ce que l'on appellera alors « la figuration narrative ».
Inlassable voyageur sur toute la planète, Erró est aussi un infatigable collectionneur d'images de toutes sortes et dans tous les domaines (planches anatomiques, livres d'enfant, publicité, caricatures, actualités et évènements politiques, images érotiques, comics…)
Pour peindre, dit-il, « j'ai besoin de matériel efficace et, au cours de mes voyages, je fouille partout chez les soldeurs de livres, dans les kiosques.
J'accumule une quantité énorme de matériel, et lorsque j'ai réuni beaucoup d'images, c'est signe de commencer une série. »
S'engage alors l'étape de la sélection et du rapprochement des images, puis de leur collage qui provoque le choc en les « mariant » de façon déconcertante, tout cela devant finalement conduire
au travail du peintre sur sa toile, aux couleurs éclatantes, grouillante de personnages et souvent de vaste dimension.
Contemporain de la montée en puissance de la bande dessinée, qui fut d'abord tenue pour une « sous-littérature » réservée aux enfants, Erró va se servir du style et de la mythologie dont elle est porteuse pour dénoncer les violences, conflits et aberrations de notre société, déchirements guerriers en tous genres, réduction de tout aux seules valeurs de la consommation, érotisme mercantile, marchandisation de l'existence, uniformisation des imaginaires et des cultures, confiscation du pouvoir et droit du plus fort…
Dans ses toiles à l'originalité puissante et inoubliable, Erró n'en finit pas de se jouer, avec un solide sens de l'humour, de notre « société de spectacle » où l'image compte plus que le réel
qu'elle est sensée représenter.
C'est que, dit-il, « la peinture est le laboratoire du possible : un lieu où l'on peut expérimenter, faire du vieux avec du neuf. Je peins parce que la peinture est la forme privée de l'utopie, le plaisir de contredire, le bonheur d'être seul contre tous, la joie de provoquer. »
Une joie si intense et si communicative.