Christian Delacampagne
Ecrivain(s)
Artiste(s)
Résumé
Au cœur d'un siècle qui tourne le dos à la figuration, la peinture de Balthus, pour être figurative, n'est pas non plus réaliste au sens usuel. D'abord attiré par le paysage avant de l'être par le portrait, puis de marier les deux dans de grandes compositions réunissant plusieurs personnages à l'intérieur d'un même espace, Balthus peint, avant tout, ses fantasmes, ses rêves, sa nostalgie d'une enfance elle-même en grande partie rêvée.
Cette particularité, jointe à sa volonté d'inscrire d'emblée son travail dans la plus haute tradition de la peinture classique, fait de lui un artiste en rupture avec toutes les modes qui, au XXe siècle, ont dominé le champ de l'art.
Comme l'avait souligné Antonin Artaud : « Par-delà la révolution surréaliste, par-delà les formes de l'académisme classique, la peinture révolutionnaire de Balthus rejoint une sorte de mystérieuse tradition. »
La singularité de Balthus conduit Jean-Luc Chalumeau à évoquer quant à lui sa puissance d'envoûtement et de mystère, mais aussi un « génie à la fois marginal et inclassable pour ne pas dire anarchiste ».