Aragon parmi nous

Jean d'Ormesson, Monique Dupont-Sagorin

Ecrivain(s)

EAN: 9782702205211 1997 152 pages

Résumé

La découverte, à l'âge de quinze ans du poème d'Aragon, L'affiche rouge, va bousculer la conscience, bouleverser la jeunesse de Monique Dupont-Sagorin, aujourd'hui photographe. Elle fera la connaissance du poète en 1971, et n'aura alors de cesse de le rencontrer vraiment. A l'automne 1979, elle se rend chez Aragon. A l'issue de cette première visite, il prend ses mains dans les siennes et lui dit :
« Revenez quand vous voulez ».
« La semaine prochaine ? », répond-elle. Aragon rit. Elle était admise. De 1979 à la mort d' Aragon en 1982, Monique Dupont-Sagorin se rendra rue de Varenne presque chaque semaine, emmenant souvent le poète pour des balades parisiennes en voiture et à pied.
«J'ai horreur des photos et d'être pris en photo lui déclara Aragon. Dont acte. Elle le le prendrait pas. Même si le désir de sortir son appareil lui brûlait le regard et les doigts. Bientôt Aragon s'étonne qu'elle ne lui propose pas de le photographier.
-«On commence aujourd'hui»
-«D'accord, répondit Aragon, mais ici.»
La première séance eut donc la cuisine pour décor, où ils avaient pris l'habitude de prendre le café.
« Après chaque séance de photos- nous en faisions peu- il était convenu que je les lui faisais voir. Je pensais an faire une sorte de livre d'or. Je les avais reliées entre elles, ce qui me permettait à la fois de le présenter aux amis d'Aragon auxquels je demandais d'écrire sur le poète un message d'amitié, et de les lui montrer au fur et à mesure de nos rencontres.»
« J'expliquais à  Aragon qu'à travers les témoignages d'amis, je cherchais à faire traduire en peu de mots ce qu'il représentait pour eux. Je dis « Du peu de mots d'aimer ». J'aimai ce poème tiré de son Voyage en Hollande.
« Aragon prit son feutre noir et un coin de page il écrivit  le titre de l'album qui était né. »
Forme de l'ouvrage. Les cinquante photographies inédites d'Aragon ici présentées résultent de la sélection opérée par les amis d'Aragon qui, au regard de la photo de leur choix ont voulu écrire un texte au poète.
Chaque photographie est donc accompagnée, sur la page de gauche, de la reproduction en fac-similé du texte autographe de l'ami qui en a fait le choix.
Les biographies succinctes de chaque auteur, illustrées de leur photographie, sont présentées en fin d'ouvrage.

Textes
En tête de l'ouvrage, Jean d'Ormesson explicite dans un très beau texte le sentiment, la conviction, qu'il exprima déjà dès le lendemain de la mort d'Aragon en 1982 dans
Le Quotidien de paris
 : « Avec Aragon disparaît le plus grand poète français, un romancier immense, un critique de premier rang, un écrivain de génie (...)
Aujourd'hui -et surtout demain- la littérature et la poésie sont plus fortes que la politique. Il y aura toujours des jeunes gens pour relire les yeux d'Elsa et ses poèmes emportés et superbes qui comptent parmi les plus beaux de la langue française »Monique Dupont-Sagorin se remémore sa rencontre avec l'homme, leurs pérégrinations bras dessus bras dessous dans ce Paris que le poète connaissait comme sa poche, les paroles entendues, leurs discussions, parfois et leurs séances de photos intimistes.