Robert C. Morgan
Ecrivain(s)
Résumé
Grand nom de la sculpture contemporaine, née en 1947 à Maastricht aux Pays-Bas, Hanneke Beaumont partage son temps de vie et de création entre Bruxelles et Pietrasanta en Italie. Bénéficiant d'une reconnaissance internationale, elle expose dans les pays européens aussi bien qu'aux USA et au Canada.
Après avoir étudié à Boston (Massachusetts), elle entreprend à partir de 1977 une riche formation artistique aux Beaux-Arts de Braine-l'Alleud et à Bruxelles, notamment à l'École nationale supérieure de La Cambre.
Au début de sa carrière, Hanneke Beaumont travaille en référence à un modèle. Mais très vite elle se libère du carcan que lui impose la fidélité au réel.
Progressivement, elle ne retient intuitivement que le mouvement, l'attitude.
Davantage captivée par le vécu intime de chacun et sans pour autant rechercher l'individualisation des traits, elle désire rendre compte de ce qui nous rend humains : l'inquiétude, l'espoir, l'attente, la fragilité, la réflexion intérieure.
Face à une sculpture d'Hanneke Beaumont, nous sommes immédiatement « bouleversés » par sa présence vivante. Ses figures humaines, isolées ou en groupe, de genre ambivalent, interrogent la condition humaine.
« Les personnages d'Hanneke Beaumont appartiennent-ils à notre monde, comme l'attestent leur position, leur volume, leurs gestes, leur physionomie, leur poids ? Requièrent-ils une approche, comme l'évoque le sentiment d'étrangeté qu'ils dégagent ? Personnages, ô combien reconnaissables pourtant, assis, debout, accroupis, couchés, mais qui, dans le même temps, défient la localisation. Paradoxe ? À peine amorcées, les tentatives de reconnaissance sont démenties, comme si ces œuvres demandaient à reprendre le regard, le silence prenant forme(s), les lisières s'insérant dans le temps qui lui-même se transforme, immobile, non figé. C'est que l'œuvre d'Hanneke Beaumont nous atteint au cœur.
Nous échappons au monde des idées, comme à celui des phénomènes, même à celui du rêve. Terre cuite et bronze donnent lieu au questionnement des habitudes et certitudes. Lâchant prise, nous affrontons la stupeur de vivre.
Le vocabulaire se métamorphose à notre insu.
L'espace se détache de nos repères pour créer la densité fluide découverte par ceux qui ont poursuivi leur course obstinée autour de la terre, jours et nuits se conjuguant sans une même nébuleuse révélatrice. »