Jean-Clarence Lambert, Sidsel Ramson, Trine Ross
Ecrivain(s)
Résumé
La conquête du monde par l'image : c'est le titre d'une plaquette publiée quasi clandestinement en 1942, c'est-à-dire pendant l'Occupation, par les jeunes surréalistes de La main à plume, lesquels, la Libération venue, se retrouveront dans le Surréalisme Révolutionnaire et pour certains d'entre eux dans le groupe COBRA.
Aujourd'hui qu'il m'est offert de présenter les photographies de Sidsel Ramson, cette belle formulation (qui, sans doute, tenait alors autant du souhait que de la prophétie) me revient à l'esprit : - mais Sidsel n'est-elle pas reliée de quelque façon à COBRA, ayant accompagné avec amour la vie et l'œuvre d'un de ses artistes majeurs, le Danois Carl Henning Pedersen ?
Nous voici avec Sidsel Ramson dans le haut Pérou quechoua, les ruines de l'empire inca. À Jérusalem avec les falachas soudain sortis de l'oubli, ou avec les juifs pieux qui persistent à vivre, eux, comme hors de l'histoire… Jérusalem est particulièrement chère à Sidsel puisque c'est là que son destin s'est noué avec celui de Carl Henning. La photographie, telle que la pratique Sidsel, n'est pas complètement étrangère au règne imaginal. Avec elle, comme avec tous les photographes qui ne se contentent pas de la simple objectivité, les images dans leur état définitif sont marquées par la sensibilité personnelle et à son imagination propre.
Sidsel Ramson, qui a une formation d'artiste, élabore ses photos comme le peintre son tableau : jusqu'à ce qu'elles lui semblent achevées dans les détails comme dans la composition.
Extrait du texte de Jean-Clarence Lambert