Pascal Quignard
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Résumé
À la manière de Hans Bellmer, Pascal Quignard compose ici un livre où reproductions et textes sont intimement imbriqués.
Il s'est inspiré de l'harmonie qui a uni l'énergie créatrice de Hans Bellmer et la virtuosité de la main de Cécile Reims dont il dit qu'elle fut pour l'artiste « une main de plus » et que « c'est ainsi que les dessins de Bellmer s'accrurent tout à coup des cuivres de Cécile Reims ».
L'œuvre gravé de Hans Bellmer fut commenté par les plus grands écrivains de l'époque et illustra nombre d'ouvrages d'auteurs pour lesquels, les thèmes du désir, de la beauté, de la mort, de la différence sexuelle étaient sujets de réflexion et d'écriture.
Hans Bellmer exprimait dans ses œuvres sa conviction que la différence sexuelle est « plus coriace que celle des genres et des arts ».
Chez Pascal Quignard aussi Éros est tragique : des « accordailles désaccordées », à « cette articulation à tout le moins inassurée entre les deux sexes nus où nous prenons origine », l'écrivain retrouve dans les gravures de Bellmer le vertige de ces « Deux corps qui tombent à la renverse ».
Cécile Reims revient au temps de la rencontre, des premiers échanges avec Hans Bellmer, de la tension et de l'émotion tout intérieures à chaque rencontre. Elle définit avec rigueur et précision la nature de son travail de graveur d'interprétation. La correspondance des deux artistes fera l'objet d'un chapitre particulier.
Le second récit est celui d'un autre écrivain, Jean Douassot, qui est aussi le dessinateur Fred Deux et le compagnon de vie de Cécile Reims. Dès leur première rencontre, Fred questionnait Cécile : « Connaissez-vous Hans Bellmer ? »
Pour Maxime Préaud : « Cécile Reims, instruite par la vie, a su se taire, puis se révéler. Sorti de la clandestinité, son nom est le premier, et même le seul, à venir aux lèvres dès que l'on parle d'interprétation contemporaine. Hans Bellmer et Fred Deux y sont sans doute pour quelque chose, mais son propre talent n'y est sûrement pas pour rien. Sans ses modèles qui lui ont permis de trouver sa voie personnelle, peut-être n'aurait-elle pas osé ? Sans elle, auraient-ils gagné ce public assez large que chaque artiste, sauf coquetterie, convoite ? »