Serge Fauchereau
Ecrivain(s)
Artiste(s)
Résumé
Au début des années soixante, on avait trop vite mis en parallèle le pop'art anglo-américain et le travail d'artistes européens regroupés sous la bannière des Mythologies quotidiennes ou de la Figuration narrative et dont Bernard Rancillac était un des chefs de file, avec Télémaque, Erró, Klasen, Monory, Adami, Cueco et quelques autres.
Le recul du temps et l'évolution de chacun d'eux ont rendu évident le malentendu: le regard critique que ces artistes portaient autour d'eux avait bien peu en commun avec le calme reflet de la société de consommation chez leurs collègues anglo-saxons. Les personnages de feuilleton puis les bandes dessinées et les photographies publicitaires ou documentaires qui hantent la peinture de Rancillac découvrent les aspects absurdes ou terribles de notre monde. Ses œuvres consacrées à la guerre du Vietnam et aux dictatures sud américaines sont restées célèbres.
Cet aspect humaniste de Rancillac qu'il ne faut certes pas sous-estimer, a souvent occulté l'importance de ses recherches formelles. Vice versa, la beauté plastique de séries consacrées aux courses automobiles, au jazz ou aux stars de cinéma ont pu faire oublier que Rancillac n'a cependant jamais renoncé à faire sens.
Sa notoriété à présent établie avec certaines grandes expositions personnelles- des Images éclatées au Pavillon des Arts de Paris en 1985 à l'exposition La Nouvelle Figuration à Los Angeles en 1990, en passant par Cinémonde à la Galerie 1900- 2000 en 1989, une nouvelle appréciation de sa démarche s'avère nécessaire.
Depuis ses débuts d'artiste peu à peu libéré d'un art abstrait alors omniprésent, jusqu'à ses plus récentes créations, c'est plus de trente ans d'une reflexion plastique responsable que révèlent une abondante iconographie et une étude documentée de Serge Fauchereau.