Nóvoa

Résumé

Dans son atelier, Nóvoa vit en ascète, avec ce renoncement au luxe et à l'abondance, à la variété et à la sensualité qui est l'une des constantes de la mystique espagnole, et qu'on trouve tout autant par exemple chez Tăpies. Mais Nóvoa est galicien : entre lui et le catalan Tăpies ; il y a parallélisme, c'est-à-dire non rencontre. L'œuvre de Tăpies est fermée, refermée sur des symboles culturels très forts ; les traces humaines sont  là pétrifiées. Nóvoa, lui, s'est retiré du monde des signes et des hommes : il a fait profession d'humilité. Et l'humilité, c'est vivre au plus près de la terre, de l'humus. Nóvoa trouve sa richesse dans la pauvreté. Mais pauvreté qui est invocation de la lumière : celle de la Nature, pour les Murs qui n'atteignent leur plénitude qu'avec la course du soleil ; ou bien la lumière familière de nos demeures ; c'est seulement dans les nuances de l'ombre et la clarté qui jouent avec leurs variations de texture, lisse ou rêche, polie ou striée, que les Tableaux reliefs révèlent toute âme. Et comme il y a chez Loyola des exercices spirituels de la contemplation, on pense, devant les œuvres de Nóvoa, à des exercices matériels. « Toucher par le tact intérieur », dit le mystique. Et Nóvoa : « La vue est un toucher qui va loin. »