Pierre Restany
Ecrivain(s)
Artiste(s)
Résumé
Médaillé au Salon des artistes français dès sa première exposition, en 1922, René Letourneur a très vite été reconnu par ses contemporains.
Médaille d'or de l'Exposition des arts décoratifs et industriels en 1925, il obtient le premier Grand Prix de Rome de sculpture en 1926, puis un jury présidé par Maillol, le choisit en 1929, pour réaliser une commande de l'État équatorien : un monument à Simon Bolivar.
Dès 1940 il s'affirme comme un protagoniste de l'intégration de l'art dans l'architecture et exécute de nombreux bas-reliefs ornementaux dont l'un se trouve sur la façade de l'immeuble du 67, quai d'Orsay. Les années de guerre sont pour lui une période d'activité intense.
Entré dans la Résistance, il se lance parallèlement dans le journalisme et collabore à la revue Panorama.
De 1950 à 1979, les commandes officielles affluent : le monument aux morts d'Alençon, la façade du lycée Gambetta à Arras, La Seine et l'Oise, deux statues sur le pont du Pecq…
Dans les années 1970, le sculpteur se consacre à l'enseignement tout en continuant son travail personnel.
Ses créations, d'une plastique rigoureuse, répondent à un principe qu'il a appliqué et énoncé : « Une sculpture, c'est la somme des fonds, pas des reliefs. » La sculpture de René Letourneur transcende les références néoclassiques pour atteindre à une humanité profonde dont la sensualité est soulignée par une exceptionnelle maîtrise du traitement du marbre, son matériau de prédilection.
Charnelle et solennelle, la femme incarne, chez Letourneur, les virtualités d'une iconographie sacrée réinterprétée dans le langage de notre « spiritualité laïque » contemporaine.