La Montagne des dix mille Bouddhas

Yun Gyeong Ryeol, Antoine Stéphani

EAN: 9782702206676 2002 160 pages relié pleine toile jaquette

Résumé

Arpenter en Corée les sentiers sinueux de Namsan , contourner les monumentales roches gravées et sculptées de ces Bouddhas millénaires, harmonieusement insérées dans la nature, s’apparente à une intense expérience initiatique d’ordre esthétique et spirituel.

Cet ouvrage est issu d’une coopération éditoriale associant les artistes coréens Bang Hai-Ja et Lee Ufan pour les textes et commentaires à la perception esthétique du photographe français Antoine Stéphani.

Bang Hai Ja, peintre vivant en France depuis 1961 regrettait la rareté des publications sur l’art et la civilisation de la Corée, et nous a conviés à venir découvrir nous-mêmes le site de Namsan près de la ville de Gyeongju au sud-est de la Corée. Elle nous  a également présenté Yun Gyeong Ryeol, le « gardien » de Namsan décédé en 1999, mais toujours vivant dans l’esprit de ceux qui savent la beauté de cette « Montagne du Sud ». Comme il le faisait sur le site, Yun Gyeong Ryeol guidera ici les lecteurs vers les lieux les plus remarquables.

Les sept chapitres correspondant aux sept parties de Namsan dessinent une promenade à travers les vallées parsemées de ruines de temples, de bouddhas sculptés et gravés dans la roche. Introduction à l’art bouddhique coréen du VIe au Xe siècle, La Montagne des dix mille bouddhas fait découvrir ce lieu exceptionnel classé patrimoine mondial en 2001 par l’Unesco. L’ouvrage cherche également à mettre en lumière l’esthétique d’un site particulièrement chargé d’histoire, de mystère et de passion.

Pour favoriser une appréhension actuelle et vivante qui ne soit pas strictement archéologique et historique de ces richesses culturelles, nous avons invité deux artistes coréens à commenter ces formes et démarches artistiques mises au jour. Bang Hai Ja imagine la liberté et la foi fervente qu’expriment les créateurs de l’époque et, à propos des œuvres en particulier, observe les colorations et patines que le temps, la biologie et la chimie leur ont apportées. Quant à Lee Ufan, peintre et sculpteur mondialement connu, il nous aide à comprendre par ses réflexions la sensibilité particulière des Coréens dont l’esthétique est fondée sur cet entre-deux, situé à équidistance entre nature et culture, très perceptible, selon lui, dans les œuvres de Namsan.

Nous avons également eu la chance de pouvoir retrouver des images tirées d’un document archéologique japonais des années 30, inédit en France. Leur comparaison avec les photographies d’aujourd’hui induisent une réflexion sur le travail du temps, la force, la fragilité de l’ouvrage de l’homme et sur la transformation radicale du paysage de la Corée moderne. Cet ensemble inédit témoigne donc de l’expérience contemporaine de Namsan qui n’est autre que celle de la confrontation au mystère de la visibilité, entre apparition et disparition.

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