René Char, Charles Feld
Ecrivain(s)
Artiste(s)
Résumé
[...] Mais... la terreur nous cerne et une antivie artistique, le nazisme, peu à peu s'empare de tous les leviers de l'activité et du loisir ; il se prépare à gouverner en absolu équarrisseur. L'œuvre de Picasso, consciemment ou involontairement prévoyante, a su dresser pour l'esprit, bien avant qu'existât cette terreur, une contre-terreur dont nous devons nous saisir et dont nous devrons user au mieux des situations infernales au sein desquelles nous serons bientôt plongés.
Trente ans ! Picasso a depuis lors quitté plusieurs planètes après les avoir équipées et réchauffées à ras bords. C'est le désir contre le pouvoir, désir qui toujours prévaut et prévaudra chez ce meurtrier admirable ; car il porte conjoints la fureur et l'amour, non fonction et fonction. Et rien n'est moins sûr que ce dont on a certitude contre lui.
Avec le mot "virtuosité", les soi-disant amateurs occultent tout ce qui est le génie de Picasso, son comportement, sa position face au monde et à la société, son souci de vérité, son besoin primordial, pour ne pas dire vital, de traduire sur la toile ou le papier une vision qui se veut réaliste et qui l'est, qui l'est plus que les apparences de la réalité elle-même, car il nous donne à voir aussi le dessous des êtres et des choses, la partie cachée de cet iceberg qu'est tout être humain. Cette vérité, on la sent à travers l'œuvre de Picasso sans pouvoir l'expliquer. C'est le résultat d'un mécanisme complexe qui , allant de l'œil à la main, doit tout à l'esprit. Dans un dessin de Picasso, à l'exception de la période cubiste de 1909 à 1921 par exemple, ce qui étonne en premier lieu c'est la souplesse de la ligne, sa fluidité, sa liberté. Elle ne semble guidée que par elle-même, par quelque nécessité qui lui est propre. Elle ne suit que sa fantaisie ou son destin.
245 x 290
405 reproductions
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