Guy Gilsoul
Ecrivain(s)
Artiste(s)
Résumé
On n'écrit pas sur les « travaux » d'Anne de Bodt.
Au mieux, accompagne-t-on une œuvre dont les objets donnés ne sont que l'expression provisoire.
L'œuvre convoque ce temps nécessaire que les Grecs nomment Kairos et, pour le dire, des gestes artistiques d'une grande modestie, répétés inlassablement mais jamais à l'identique avec des matériaux d'une extraordinaire pauvreté comme si tout, ici, ne tenait qu'à un fil éternellement noué puis dénoué.
Aux papiers découpés en lamelles le plus souvent et aux fils de soie qui les relient et les bordent s'ajoutent parfois des mots venus de textes anciens, des poèmes ou encore des images plus précises de feuilles ou de notes de musique accrochées aux partitions. Il y a aussi des calligraphies inventées, d'autres empruntées à l'Orient des sables ou à celui des rizières. Et parfois, rien de tout cela, mais l'empreinte d'une feuille ou la translucidité du support.
Les choix chromatiques auraient tout pour déplaire à qui abhorre la joie et la sérénité. De même, les compositions n'ont pas de l'expressionnisme, le tonus, l'accident, les dérapages spectaculaires.