Bedik, peuple des pierres

Marie-Paule Ferry, Nicolas Hulot, Olivier Kywels

Ecrivain(s)

Photographe(s)

EAN: 9782702208168 2006 104 pages relié plein papier

Résumé

Les Bedik forment un peuple de deux mille trois cents habitants. Ils vivent dans les monts du Bandemba, au Sénégal oriental, entre la frontière guinéenne au sud et la courbe du fleuve Gambie au nord, dans ce pays de Kédougou éloigné de tout, dans la chaleur torride des saisons sèches, dans la moiteur terrible des étés d'hivernage. Ils sont les premiers occupants connus de cette région.

Leur histoire les fait venir du Mandin, au sud-ouest de Bamako. Animistes, ils ont dû quitter ces régions prestigieuses de Guinée du fait de l'invasion des Peuls musulmans qui à la fin du XIXe siècle les a conduits à se réfugier sur les hauteurs. Ces blocs impressionnants de pierre, au milieu desquels les Bedik ont construit leurs villages, constituent une protection naturelle efficace.

Bedik, peuple des pierres, car celles-ci sont indissociables de l'histoire de cette ethnie, de ses croyances et de son organisation sociale et économique. Ces pierres de dolérite qui entourent leurs maisons ont protégé jadis leurs ancêtres et accueillent encore aujourd'hui leurs sacrifices. L'organisation traditionnelle par lignées patriarcales constitue le fondement de la société Bedik. Les rôles sociaux sont attribués en fonction de la hiérarchie des familles : il en est ainsi pour le chef coutumier, le chef du village, les forgerons… Les Bedik mènent une vie très harmonieuse. L'année est rythmée par différentes fêtes qui marquent les saisons et les grandes étapes de la vie. (Fête de l'initiation, fête de la fécondité et de la fertilité, fête de la puberté, fête des récoltes…). La sauvegarde de ce patrimoine naturel et culturel ainsi que l'amélioration des conditions de vie – puits insuffisants, champs éloignés – sont des enjeux majeurs pour la survie de cette ethnie minoritaire du Sénégal oriental.

Tenter de pénétrer la culture Bedik fondée sur la tradition orale impliquait cette transposition sensible, sous la forme de contes et de poèmes qu'a assumée Olivier Kywels.Cette médiation esthétique est complétée par l'approche radicalement scientifique de l'ethnologue linguiste Marie- Paule Ferry qui étudie la culture Bedik à partir de l'analyse précise de la structure de leur langue. Cet ouvrage devrait constituer à la fois une photographie de la situation actuelle et une contribution au développement du peuple Bedik. Ceci par la reconnaissance de leurs savoir-faire, la valorisation de leur patrimoine environnemental, culturel, économique qu'il appartient à l'humanité tout entière de préserver.