Gérald Alexis
Ecrivain(s)
Résumé
André Malraux s'était flatté d'avoir révélé à l'Occident dans un pays « qui n'a jamais eu de peintres pompiers une peinture complètement libre, non académique... une peinture où chacun peint comme il lui plaît.» Cette peinture haïtienne qu'il qualifiait encore « d'orgie de peinture populaire » n'a jamais cessé depuis de susciter l'intérêt d'un public de plus en plus large dans le monde entier. Rares sont les ouvrages à avoir été écrits comme celui-ci par des auteurs d'origine haïtienne : Gérald Alexis propose une approche inédite, structurée autour de quatre thèmes majeurs qui reflètent la diversité des expressions.
• Un art officiel de circonstance
Très tôt étaient apparus des portraits des héros nationaux : sans doute ce genre révélait-il une volonté d'affirmer et de perpétuer symboles et mythes de l'histoire nationale dont l'imaginaire haïtien continuera de se nourrir.
• Une inspiration en dehors des normes académiques
A côté de l'art officiel et bourgeois du portrait ou historique, se pratique un art populaire empruntant certes aux formes classiques mais qui, très lié au vaudou - religion populaire pratiquée dans la clandestinité - se développe en dehors des normes académiques. Souvent même, les vaudouisants ont caché leurs divinités derrière des images pieuses !
• Des artisans aux artistes : le tournant des années 50
Les années 1950 marquent avec la Création de l'Académie des Beaux-Arts le début d'une aire nouvelle où les connaissances techniques acquièrent une importance croissante y compris auprès des nouveaux peintres populaires, de plus en plus attentifs à la qualité du dessin et à la beauté de la palette. C'est aussi une période où les artistes haïtiens embarqués dans la modernité ont l'opportunité de se rendre à l'étranger et de rencontrer les courants contemporains.