Jan Fabre

 

Jan Fabre est né à Anvers le 14 décembre 1958. C’est à Anvers qu’il a fait ses études artistiques à l’institut d’arts décoratifs et artisanaux (SISA), puis à l’Académie royale des Beaux Arts (KASKA). Aujourd’hui encore, il vit et travaille dans cette ville qui lui fournit à travers sa langue, son dialecte, ses traditions, l’environnement direct dans lequel il situe son œuvre.
« Je suis un artiste provincial, ce qui confère un caractère universel à mon travail. »

Artiste plasticien, homme de théâtre, dramaturge, metteur en scène d’opéra, scénographe, chorégraphe, il a commencé sa carrière d’artiste par la performance. Ses premières performances se déroulent dans les rues d’Anvers. On peut trouver des liens de parenté avec les happenings des années 1970, ou le travail de Joseph Beuys qui se place au centre de ses expériences  pour remettre en question l’art.
Lui-même reconnaît ses dettes envers Marcel Duchamp, mais ses racines sont également à rechercher vers Jan Van Eyck, Bosch et Breughel, les récits paternels sur Rubens, le travail collectif de l’artiste avec ses disciples ou les poésies de Rimbaud, Baudelaire, ou encore les textes de Boris Vian que lui apprend sa mère.

Imagination qui aime les excès, Fabre a commencé à travailler dans son coin sans tenir compte des frontières habituelles qui cloisonnent les disciplines artistiques et en se déplaçant sur tous les terrains. Pourtant il refuse qu’on le perçoive comme un artiste hybride ou créant des choses hybrides et revendique, comme les artistes de la Renaissance, la liberté de créer avec tous les médias possibles. Dans son travail il utilise toujours la mise en question de ses connaissances transposées dans un autre champ, par exemple la logique du dessin lui apporte un regard nouveau sur la danse. « Consilience » est le vocable qu'il désigne pour  exprimer cette  manière de travailler, c’est-à-dire  la nécessité des connaissances et des disciplines artistiques de se nourrir l’une l’autre. Cette consilience s’harmonise parfaitement avec la transversalité de l’œuvre.

«Mon œuvre plastique me relie à la terre et mon œuvre théâtrale me fait cueillir les étoiles. »

Animé par une vraie révolte poétique parcourue d’humour et d’ironie son aventure de «résistant» a fait son chemin avec un groupe homogène de collaborateurs qui porte le nom de Troubleyn c’est-à-dire «fidèle».
A partir de 1988, il est présent en France au moins une fois par an et commence à trouver dans les années 1999-2000 une renommée internationale.

Jan Fabre n’est pas un artiste enfermé dans sa tour d’ivoire, il aime la vie, il aime les gens. Il veut tout vivre, tout communiquer à ses contemporains. Qu’il utilise le scarabée comme métaphore du passage vers une nouvelle vie, les squelettes opposés à la chair, le thème du corps ou de l’animal sculptés d’un spectacle à l’autre, c’est toujours à travers la transgression des règles, des limites qu’il construit son expérience artistique. Subversif, jamais gratuitement et sans cynisme, il nous introduit dans le champ du vivant.