Daniel Buren

 

Théoricien de son propre travail, il accompagne ses installations d'un descriptif et de notes explicatives. En 1965, inspirée par une toile de store rayée, il met au point son vocabulaire artistique : des bandes verticales alternées blanches et colorées de 87 MM de largeur, répétant ses rayures à l'infini et sur tous les supports. Le choix d'un motif fabriqué industriellement répond à son désir d'objectivité et lui permet d'accentuer le caractère impersonnel de son travail. Il nommera cela un "outil visuel".

années 1980 marquent l'époque des premières commandes publiques. La plus célèbre est sans conteste Les Deux Plateaux (1985-1986), commandée par l'État français pour la cour d'honneur du Palais-Royal à Paris. La polémique nationale engendrée par les « colonnes » et l'obtention du Lion d'Or à la Biennale de Venise en 1986, établissent sa notoriété.

Dans son travail, il s'intéresse de plus en plus aux liens entre architecture et art. Il développe un travail plus tridimensionnel et une conception de l'œuvre qui n'est plus objet, mais modulation dans l'espace. Constructions et déconstructions se mêlent dans ses « Cabanes Éclatées ».

Dans les années 1990, il continue de travailler sur ces dispositifs architecturaux de plus en plus complexes, multipliant les jeux sur les matériaux et sur les couleurs. Ce dernier élément n'est plus seulement appliqué au mur, mais « installé dans l'espace » sous forme de filtres, de plaques de verre ou de plexiglas colorés. L'impression d'éclatement de l'œuvre est parfois accentuée par l'utilisation de miroirs.

En 2007, Daniel Buren reçoit le Praemium Imperiale du Japon, qui est assimilé par certains à un Prix Nobel artistique.