Théâtre du Châtelet, Un festival permanent (1999-2006)

Pierre Bergé, René Sirvin

Ecrivain(s)

Photographe(s)

EAN: 9782702207673 2006 224 pages reliure intégra

Résumé

« Oui, décidément, j'aime la beauté. »

Cette phrase-manifeste de Jean-Pierre Brossmann, directeur du Théâtre du Châtelet, résume la démarche artistique qui fut la sienne tout au long de ce « festival permanent » de l'Opéra et de la Danse qui s'est déroulé dans ce haut lieu de l'art lyrique, l'une des plus importantes scènes culturelles de la Ville de Paris.Le sous-titre même, Un festival permanent au Théâtre du Châtelet, évoque la réjouissance esthétique jusqu'à la truculence et, de surcroît, dans la durée (1999-2006).  

On peut parler ici d'une œuvre de partage lorsque l'on attache autant de soin à la médiation artistique. Tant se manifestent, tout au long de ce cycle, la variété des genres, les choix raffinés et diversifiés du répertoire, l'association de chefs d'orchestre et de metteurs en scène dont les partis pris renouvellent la perception des œuvres. Le Châtelet est un théâtre qui produit quatre à cinq nouveaux spectacles par saison.

La conception de nouvelles œuvres est la priorité constante de Jean-Pierre Brossmann. En témoignent, entre autres, les créations mondiales d'El Niño de John Adams, de L'Amour de loin de Kaija Saariaho, des Troyens d'Hector Berlioz, jusqu'à cette saison 2006 qui culmine avec l'intégrale du Ring de Wagner, mis en scène par Bob Wilson. En contrepoint des créations, le répertoire lyrique emprunte des sentiers peu fréquentés : Orphée et Eurydice de Gluck, Doktor Faust de Busoni, Mitridate de Mozart, Arabella de Richard Strauss. Ces pièces ont bénéficié de prises de rôles marquantes : de l'Alceste d'Anne Sofie von Otter à l'Orphée de Magdalena Kozena, de La voix Humaine de Jessye Norman à El Niño de Dawn Upshaw et Lorraine Hunt. Jusqu'à ces Troyens dont l'ensemble de la distribution, de Susan Graham à Anna-Caterina Antonacci et même Sir John Eliot Gardiner, se confrontait pour la première fois à cette œuvre monumentale.

 Quand Jean-Pierre Brossmann prit en 1999 la direction générale de ce lieu (qui entre-temps retrouva son nom d'origine : Théâtre du Châtelet),la danse y était déjà fortement implantée par William Forsythe et son Ballet de Francfort, en résidence chaque saison depuis une décennie.

Malgré sa grande admiration pour le chorégraphe américain, le nouveau directeur mit fin au partenariat qui liait la troupe allemande à la Ville de Paris, dans le but d'offrir une programmation beaucoup
plus variée invitant les meilleures compagnies du monde, sans exclusive, du Ballet et Orchestre du théâtre du Mariinski de Saint-Pétersbourg (Casse Noisette et La Bayadère) aux Ballets Trockadero de Monte-Carlo, et du Tanztheater de Pina Bausch aux comédies musicales de Bob Fosse.