Les nouveaux pop

Jean-Luc Chalumeau

Ecrivain(s)

EAN: 9782702208076 2006 320 pages

Résumé

"Quoi de plus gai que l’air du temps?" se demandait Gilles Deleuze dans les années 70. La pop artiste Fury en avait fait sa devise, et aujourd’hui les peintres du groupe des Nouveaux Pop semblent la reprendre à leur compte en l’inversant : "Quoi de moins gai que l’air du temps ?". Ils savent bien
que la peinture n’est pas là pour répondre à la question mais pour la poser aussi fortement que possible.

Depuis l’invention du terme "pop" par Laurence Alloway, puis l’amorce de sa théorisation par John Russel, Susi Gablick ou Lucy Lippard on a pu tenter de définir le pop, en arts plastiques, comme un état d’esprit.

Les Nouveaux Pop sont fidèles à cet état d’esprit, et se révèlent comme une génération d’artistes tous doués d’impeccables moyens techniques et pratiquant de subtils décalages dans leurs manières respectives d’interroger le réel. Sans complexe vis-à-vis des ombres tutélaires de Warhol ou Lichtenstein, sachant leur inoculer des doses diverses de Figuration Narrative ou de Mangas, ils sont avant tout des peintres de leur temps.

Ils ne délivrent pas de message. Ils affectent de constater  de près le banal du quotidien (Philippe Huart, Liu Ming) ou bien ils prennent au contraire une distance par rapport à lui (Maria Manuela).
Ils peuvent exprimer une nostalgie (Cecilia Cubarle, Antonio De Felipe) à moins que ce ne soit un sarcasme (Antonio De Pascale).
Ils sont enfin susceptibles d’accorder une grande importance aux problèmes formels (Sylvie Fajfrowska, Xiao Fan) et, dans tous les cas, ils contribuent à nous montrer le monde tel qu’il est, sans s’y résigner.

Avec eux en vérité, le Pop Art trouve une nouvelle jeunesse.

Jean-Luc Chalumeau les situe par rapport à leurs grands devanciers (Richard Hamilton, Warhol, Rosenquist, Wesselmann…) et analyse leur originalité : les Nouveaux Pop pratiquent en douceur une peinture de combat, écrit-il. Un combat plus nécessaire que jamais.