Greco

Résumé

"Etranger" Theotocopoulos "le Grec" le sera toute sa vie. dans sa propre patrie, la Crète, où il naît en 1541, puis dans Rome, où l'avait conduit loin des lagunes vénitiennes son apppétit d'aventures, enfin Tolède, où il fut appelé El Griego - Le Grec. Greco fut un étranger jusqu'à sa mort.
Venise a considérablement élargi les horizons de celui qui, sans elle, aurait pu n'être qu'un simple peintre d'icônes. Il fréquenta l'atelier du Titien et devait en retenir une certaine conception du portrait et, surtout une touche légère caractéristique de la dernière époque du maître. Plus décisive encore se révéla la rencontre avec Le Tintoret. Le Greco lui doit une nouvelle conception de l'espace avec des perspectives d'escaliers et des enfilades de portiques ouvrant sur le ciel, et la façon nettement occidentale de grouper les personnages. Surtout il y eut le choc profond de la révélation de Michel-Ange "sculpteur". Lorsque l'on considère les oeuvres de cette période il est évident que le jeune Byzantin semble vouloir oublier le vieil univers de Candie (Héraklion) et s'être résolument tourné vers l'Homme Nouveau et sa technique neuve. Toutes les oeuvres révèlent l'effort dramatique du peintre pour comprendre les règles de la perspective et de l'illusion dans un tableau, de l'organisation des personnages et de leur action dans l'espace, de la solidité des équilibres et de la justesse des proportions.

Dès qu'il eut conscience qu'une mise en oeuvre purement formelle de ces nouveaux principes conduirait à l'échec, il prit la décision de retourner aux sources. Retour à Byzance, donc retour à l'armature traditionnelle et au mode géométrique ancien d'organisation de l'espace, mais enrichis des inventions picturales révolutionnaires de la Renaissance italienne.